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Le journal de Lelah

Le journal de Lelah
28 décembre 2006

enfin parée

Hier, je parlais de chemise de nuit. La mienne est charmante, en coton et dentelles de grand-mère, mais guère pratique quand on doit se montrer.
J'ai donc décidé de me refaire une garde robe adéquate. C'est un des avantages de ma situation : quand on doit recommencer une nouvelle vie, quand on débarque et qu'on doit passer inaperçu, on change également d'apparence. C'est comme une nouvelle peau qui enrobe un nouveau moi.
Les vitrines de Noël sont toutes illuminées. Bien sûr, je les avais déjà vues, mais de  très haut, et j'avoue que je suis estomaquée. Une telle débauche de couleurs, de dorés, de lumières ! Tous ces micro-mondes créés dans leurs cages de verre ! On irait des globes à neige comme ceux qu'on trouve dans les magasins de souvenirs, mais dédiés à des enfants géants. J'ai passé des heures à les regarder, jusqu'à ce que le froid me rappelle pourquoi j'étais là, en chemise de nuit devant les grands magasins.
J'ai eu un peu de mal à choisir ce dont j'avais besoin. Entre les tailles des dessous, des vêtements et des chaussures, j'en viendrais presque à regretter la bonne vieille camisole de grand-mère... Mais au moins, je vais pouvoir circuler normalement et rencontrer enfin des gens sans risquer de me retrouver enfermée en hôpital psychiatrique. On m'a prévenue que c'est ce qui m'arriverait, et ça n'a pas l'air drôle du tout.
Je me suis également trouvé un tout petit appartement sous les toits, pas très loin d'un gros rond-point avec une colonne au milieu et de la Seine. Une pièce bien chauffée, toute simple, d'où on voit les toits de la ville et le ciel... gris. J'ai pris un lit et une table, on verra plus tard pour l'aménagement.

A faire demain :
- tester ma nouvelle apparence
- trouver un plan de la ville (je suis perdue)
- rencontrer mon correspondant pour savoir ce qui m'attend

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28 décembre 2006

Froid

Froid, froid, froid... et gris !

Après un long voyage aux limites de l'atmosphère et du grand vide étoilé, il a bien fallu la traverser, cette couche épaisse, froide et grise. Pourtant elle avait l'air toute moelleuse, douce et chaude. C'est bien ce qu'on se dit quand on vole très haut, non ? De la barbe à papa, de la ouate, qui va amortir la chute, ou même nous retenir entre terre et ciel.
Des mensonges pour enfants sages ! C'est une descente glacée, mouillée, vertigineuse, infinie en cette saison. On ne sait plus où est le bas, où est le haut, le grand blanc, pas le vide, non, juste le grand blanc. On ne voit même plus son propre corps, plus de bras, plus de jambes, un simple esprit qui tombe dans cette multitude de gouttelettes qui piquent et brûlent. C'est d'ailleurs la seule chose qui permette de rappeler qu'on a encore un corps. Et en chemise de nuit, c'est décidément un véritable calvaire !
Si encore je pouvais tomber malade ! Juste un petit rhume, histoire de me mettre en arrêt maladie ! Un tout petit, assez pour m'empêcher de travailler quelques jours et être rapatriée dans ma chambre douillette et lumineuse... Rien qu'un petit !
Mais non, point de rhume de fesses, de ceux qui durent 7 ans. Point de vacances impromptues. J'y suis, il va falloir que j'y reste jusqu'au bout. Ce n'est même pas une question de conscience professionnelle, ne vous y trompez pas ! C'est une question de constitution : je ne suis JAMAIS malade !
Une fois la couche de nuages traversée, on pourrait se dire qu'au moins, en dessous, les choses vont s'améliorer. Mais non. Ici aussi il fait froid, humide et gris. Et on s'étonne que les gens aient le blues... N'allons pas chercher plus loin, grisaille dehors, grisouille dedans. Mimétisme mental, caméléonisme moral.

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